En 1970, il est devenu le patron des Remparts de Québec, pour ensuite devenir le directeur général des Nordiques de Québec. Yvon Lambert a bien saisi les recommandations de Filion, et encore aujourd'hui il se fait un plaisir de rappeler à quel point il a été sage de les suivre.
La saison suivante, Yvon s'est affirmé comme l'un des meilleurs attaquants de ces mêmes Rangers, réussissant 50 buts (en 52 matchs) et totalisant 101 points. Les Rangers faisaient partie de la Ligue junior majeure du Québec, qui était née de la fusion de la Ligue junior A du Québec et de la Ligue métropolitaine junior A. « C'était après une saison passée avec les Flags de Port Huron (Ligue internationale) où nous avions remporté la coupe Turner (emblème du championnat des séries éliminatoires) », explique Lambert. Les Red Wings avaient une formation vieillissante.
Des étoiles comme Gordie Howe et Alex Delvecchio étaient en fin de carrière, ce qui donnait espoir aux jeunes de l'organisation.« Donc après cette belle saison à Port Huron (Yvon marqua 23 buts en 65 rencontres), Ned Harkness, qui était l'entraîneur des Red Wings, m'a dit de me tenir en forme parce que j'avais de bonnes chances de mériter une place avec eux la saison suivante. » « Mais au mois d'août, j'apprends que le Canadien a retenu mes services. Je l'ai appris par les journaux. Le premier jour du camp d'entraînement, au Forum de Montréal, je constate qu'il y avait environ 80 joueurs, et je me retrouve au milieu des Henri Richard, Yvan Cournoyer, Serge Savard, Jacques Lemaire et Larry Robinson. Ouf ! Je me sentais bien petit. » Mais Yvon s'est retroussé les manches. « J'ai été un des derniers joueurs retranchés au camp du Canadien, ce qui m'a fait croire que j'avais une meilleure chance que je le croyais de faire le saut avec l'équipe. » Plus confiant en ses moyens, Yvon a brillé dans l'uniforme des Voyageurs de la Nouvelle-Écosse, l'équipe école du Canadien dans la Ligue américaine.
En 1972-1973, sa deuxième saison avec les Voyageurs, il a remporté le championnat des marqueurs du circuit avec 52 buts et 52 assistances pour 104 points. Au cours de cette même saison, il a été rappelé par le Canadien. « C'était en décembre, relate Lambert. L'équipe commençait à Pittsburgh une série de cinq matchs à l'extérieur. Scotty Bowman m'a envoyé une fois dans la mêlée aux côtés de Guy Lafleur et Marc Tardif, et je suis ensuite retourné avec les Voyageurs. » Yvon ne perdait rien pour attendre cependant. Il s'est taillé une place chez le Canadien la saison suivante, et en 1974-1975 il a enfilé 32 buts.
Stimulé par ces succès, et ne ménageant aucun effort pour conserver sa place au sein de l'équipe - « entouré que j'étais de tant de joueurs vedettes, j'ai appris qu'il était important de toujours travailler fort dans les séances d'entraînement », souligne encore Yvon - il a aidé le Canadien à gagner la coupe Stanley quatre saisons de suite (1976 à 1979). En neuf saisons à Montréal, il a inscrit 206 buts et 273 mentions d'aide pour 479 points, en 683 matchs de calendriers réguliers. Pour ce qui est des séries éliminatoires, en 90 affrontements, il a réussi 27 buts et obtenu 22 assistances pour 49 points.
En 1981, il a été sélectionné au repêchage intraligue par les Sabres de Buffalo, avec lesquels il a retrouvé Scotty Bowman. Il devait passer les saisons 1982-1983 et 1983-1984 avec les Americans de Rochester, équipe école des Sabres dans la Ligue américaine, avant de mettre un terme à sa carrière. Avec les Americans, il a vécu une autre conquête, celle de la coupe Calder, symbole de la suprématie en séries éliminatoires, en 1983.
« Je dirais que mon style s'apparente à celui de Tomas Holmstrom, des Red Wings de Detroit, ou de Rob Niedermayer, des Devils du New Jersey.
Ils sont de bons marqueurs qui travaillent sans relâche. »
« Boston, Philadelphie, Detroit, Pittsburgh et Chicago, parce que l'intensité était grande. Il fallait être toujours prêt à ce que ce soit dur physiquement. »
« Toronto à cause de la rivalité qui a toujours existé entre nous et les Maple Leafs. »
« Denis Potvin (défenseur étoile des Islanders de New York dans les années 1970), parce qu'il jouait dur. C"est lui qui me faisait le plus mal. »